Souvent, on pense que le fait d’apprendre est un processus figé dans le temps. Quand tu apprends les choses d’une certaine matière, tu te dis que tu peux facilement transposer les choses à chaque matière, chaque nouveau domaine, chaque cursus. Et pourtant... Il existe une multitude de façons d’apprendre, et le fait de le savoir est indispensable pour gagner en efficacité au fur et à mesure de notre vancement dans nos études
Dans ce dossier du mois, on va voir ensemble à quel point il est
important de faire preuve de flexibilité quand on apprend, et
que le fait de maîtriser une méthode de travail te permet de
gagner en flexibilité.
Z’est partiiiiiiii!

L’évolution de l’apprentissage dans notre scolarité
Tu le sais peut-être déjà, mais plus tu avances dans tes
études, plus on te demande des choses différentes. Plus
tu avances dans ta scolarité, plus on te demande d’aborder les
études avec plus de profondeur.
Quand on est petit, on apprend à travers le jeu et
l’expérimentation. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle,
quand tu regardes un petit qui découvre un objet, il ressent le
besoin de le peser, le bouger,
entendre le bruit en le faisant tomber au sol, et bien
évidemment... de le mettre dans sa bouche 😂
C’est le meilleur moyen pour un tout petit de comprendre
et saisir les objets qui l’entourent.
Quand on arrive à l’école primaire, (ou même quand on est scolarisé à la maison), il devient nécessaire pour nous de maîtriser des savoirs dits “ élémentaires ” : lire, compter, s’exprimer maîtriser les règles de grammaire et de conjugaison de notre langue pour pouvoir s’exprimer correctement, à l’écrit comme à l’oral. On y inclut aussi des cours d’histoire pour comprendre comment l’humanité s’est construite, et de sciences pour comprendre de manière globale le monde qui nous entoure. Là, une certaine forme de savoir nous est imposée, et souvent, quasiment systématiquement, la notion de jeu disparaît. Apprends ça, tu dois le savoir. Mémorise des poèmes. Apprends les tables de multiplication. Juste, rentre-toi ça dans le crâne.
L’aptitude principale ici que l’on développe est surtout la mémorisation. On mémorise une quantité d’informations, pour ne pas l’oublier.

Le début des études secondaires (donc le collège), nous demande
une forme d’apprentissage similaire. Sauf qu’on doit les
apprendre de façon autonome. L’objectif ici est que l’élève
puisse mémoriser ses cours en autonomie
chez lui, en lui donnant des devoirs régulièrement et
surtout en lui proposant de manière régulière des contrôles et
évaluations pour s’assurer que le savoir est acquis.
Bien évidemment, je ne dis pas que durant tout ce temps, on
ne nous demande pas de comprendre ce que l’on apprend. C’est
justement l’objectif des enseignants : nous permettre de
comprendre le savoir que l’on doit apprendre.
Mais soyons honnêtes, l’objectif principal pour l’élève est
surtout de mémoriser le contenu qui lui est demandé de
connaître.
Puis arrive la fin de la période secondaire, le lycée. A cette période, l’élève est un adolescent en pleine transition. Un enfant sur le chemin pour devenir un adulte. C’est durant cette période qu’on nous demande de plonger dans nos cours de manière moins superficielle : on nous introduit les notions de commentaire, de dissertation, d’études de cas, ... On nous propose davantage de travaux pratiques. Ici, l’apprentissage est davantage lié à la notion de compréhension et de maîtrise. On te pousse à comprendre de quoi tu parles. L’objectif de cette période de la scolarité est de nous aider à développer un esprit critique, un esprit d’analyse. Au-delà de l’autonomie, donc, il nous est demandé de savoir argumenter, expliquer, en nous basant sur l’information que l’on a apprise. Un autre pas dans l’apprentissage.

Enfin, pour les élèves qui décident d’entamer un cursus
universitaire, le niveau monte d’un cran de nouveau : c’est
autonomie maximale, et un mélange de tout en fonction des cursus
: mémorisation en masse, compréhension, maîtrise...
Quand on étudie en cursus universitaire, on sent bien qu’on
doit être capable de faire preuve d’une certaine flexibilité
intellectuelle, et surtout d’une sacrée force mentale.
Parce que concrètement, on se fiche un peu de savoir si tu
travailles chez toi. Tu dois te débrouiller pour trouver la
discipline de réviser tes cours, d’étudier de façon régulière,
pour être opérationnel et gérer durant ta session d’examens.
Mais bon, je pense qu’on a tous la réponse en voyant ce
qu’il en est en pratique :on est trop nombreux à réviser
durant les 3 semaines qui précèdent les examens de fin de
semestre. 😭
Un problème qui se situe dans la méthode
Tu vois le fil conducteur ? Tu vois le problème ?
Le problème est dans la manière d’accompagner les élèves à
gérer ces transitions. En gros, on nous demande de
maîtriser de nouvelles formes d’apprentissage sans jamais savoir
COMMENT faire pour les maîtriser.
Résultat ? Tu te retrouves avec des étudiants à l’université qui
apprennent leurs cours comme des collégiens.
Est-ce que c’est la faute des étudiants ? NON.
Est-ce qu’il y a encore de l’espoir ? BIEN SÛR QUE OUI.

Tu ne peux pas t’imaginer le nombre de personnes avec qui j’ai
échangé et qui m’expliquent qu’ils apprennent leurs cours par
coeur parce qu’ils n’ont jamais appris à apprendre
autrement.
Bien évidemment, tous les étudiants ne font pas ça. Nombreux
sont ceux qui font des fiches, tentent d’apprendre leurs cours
autrement... Mais là encore, on voit beaucoup d’étudiants
“copier” une manière d’apprendre d’un autre élève en
espérant que
ça fonctionne pour eux.
C’est la raison pour laquelle les comptes Studygram sur Instagram ont des limites en terme d’efficacité. Ils sont très bien pour t’aider à te donner un petit coup de boost en terme de motivation, ils te donnent une forme d’inspiration pour t’aider à faire tes fiches de révisions. Mais concrètement, si tu ne te mets pas au travail ou que tu reproduis tout simplement le processus à l’identique, il est probable que tu n’aies pas le même résultat, et que tu en sois déçu.e.
Quelles solutions apporter à ça ?
Les solutions sont à apporter sur deux étapes importantes :
- La première, c’est de comprendre ce qu’on attend d’un étudiant durant les différentes phases de la scolarité, en fonction du niveau, mais aussi de la matière étudiée, etc
- La deuxième est de développer tout un panel d’outils pour jongler de manière flexible entre les niveaux, entre les sujets et matières, et faire donc preuve de cette fameuse flexibilité intellectuelle
Ce qui est attendu de toi durant tes études
Comme tu as pu le constater dans les lignes précédentes, on
n’attend pas de toi la même chose en fonction de l’année et
du cursus dans lequel tu te trouves.Et le fait de ne pas
adapter ta façon d’apprendre à ces attentes peut créer un
décalage qui peut te frustrer.
Par exemple, tu es au lycée, tu as des cours de
français, mais tu les apprends par coeur alors que ton examen
consiste à la rédaction d’un commentaire ou d’une dissertation.
Résultat : tu fais un hors-sujet, et tu es hyper frustré.e
parce que tu as pris du temps à
réviser mais que les notes ne suivent pas.
Autre exemple : tu as des cours de maths, tu fais une
super fiche récapitulative de ton cours et des formules
importantes à connaître. Arrive le jour de l’évaluation, et
tu es incapable de faire l’exercice correctement, alors que
tu connais ton cours. C’est normal,
car les maths relèvent plus de l’apprentissage d’un raisonnement
que de la mémorisation des formules par coeur. Donc pour réviser
de la meilleure manière en maths, il vaut mieux multiplier les
exercices d’application plutôt que de se contenter d’apprendre
des formules.

Il est donc important de comprendre comment il faut procéder pour comprendre et apprendre la matière en question. Et pour ça, tu peux te poser les questions suivantes :
- En quoi consiste la matière ?
- Comment le prof nous délivre-t-il le savoir ?
- Comment se présente l’examen du prof pour nous évaluer ?
Prenons un exemple : L’Histoire au lycée
- La matière consiste à nous enseigner certains événements marquant du passé. On aura donc toute une série de dates à connaître, mais aussi pas mal d’études de documents
- Le prof nous fait cours avant tout en nous faisant étudier des documents. A l’aide de ces documents, il y a des échanges, des questions, et à la fin le prof nous dicte le cours
- L’examen consiste soit en une étude de cas, soit en une rédaction sur un sujet. Au-delà des connaissances, il faudra aussi que je sache m’appuyer sur le cours pour développer une argumentation. Donc je pourrais faire une fiche récapitulative des dates et moments marquants de ce cours, et de noter les quelques documents étudiés. Puis, je garde un temps pour m’entraîner à la rédaction. A voir si je sais extraire des informations d’un document et de les utiliser dans une rédaction, etc.
Bien évidemment, tu n’es pas dans l’obligation d’écrire tout ça.
Mais le simple fait de réfléchir sur la matière, comment elle
est dispensée et ce qu’on attend de toi le jour de l’examen
(questions de cours, QCM, dissertation, etc) te donnent déjà
des indices sur la façon
dont tu devras procéder pour l’apprendre.
Une fois que cette étape est passée, tu pourras te servir
des bons outils pour apprendre. Mais quels sont ces outils ?
Se créer une “caisse à outils de travail”
Les outils de travail dont je parle sont tout simplement les
différentes techniques d’apprentissage que tu mettras au
service de l’apprentissage de la matière.
Il existe de nombreuses techniques d’apprentissage en
fonction de ce avec quoi tu es à l’aise : les mindmaps, les
fiches, le sketchnote, mais aussi le fait de réviser en
chantant, en bougeant, la table de rappel, le palais de mémoire,
les flashcards,
pomodoro
pour gérer le temps
, l’association,
les
histoires, etc.

Le problème, c’est qu’on a souvent une technique qu’on
apprécie et on va tenter de la transposer dans toutes les
matières. On se dit que vu que ça fonctionne dans une
matière, ça va forcément fonctionner dans les autres ! Si tu es
adepte des Flashcards en anglais par
exemple, ça ne veut pas forcément dire que ça va fonctionner
pour retenir tes cours en physique-chimie...
Est-ce que tu peux manger de la soupe avec une fourchette ?
Non ! C’est le même principe pour les méthodes d’apprentissage
... N’hésite donc pas à découvrir tout un panel d’outils, et à
les tester pour voir s’ils peuvent coller avec ce qui est
attendu de toi dans la métière.
Reprenons l’exemple de l’Histoire
- Après toute cette réflexion, je sais comment je dois procéder pour apprendre mes cours
- Il y aura donc deux étapes : une partie mémorisation
car j’ai besoin de connaître certaines informations.
- Je peux donc utiliser le mindmapping pour avoir une vision globale de mon cours
- Si j’aime plutôt visualiser les évènements dans le temps, je peux faire un sketchnote sous forme de fiche récapitulative
- Je ne me vois pas utiliser les Flashcards parce que je n’ai pas envie que toutes les informations soient dispatchées, je préfère tout récapituler sur une seule feuille.
- La 2éme étape consistera à faire des exercices type du manuel... Et si j’ai des erreurs, je retourne sur mon sketchnote pour voir où j’ai eu un trou de mémoire, puis je le relis, je le revois, je recommence un exercice et ainsi de suite...
Être cohérent dans son apprentissage
On crée donc ici tout un système d’apprentissage qui est
cohérent avec le cours et les attentes. Et c’est cette
même cohérence qu’il est important d’aller chercher dans tous
les cours. Qui apprendrait à nager en lisant un livre sur la
natation ?
N’hésite donc pas à explorer, et ne te fie pas forcément à
ce que ton/ta camarade de cours fait pour apprendre son cours.
Si ses fiches sont super belles, ça ne veut pas forcément dire :
- que c’est efficace
- que ça va marcher pour toi

Et surtout, et ce sera le mot de fin de ce dossier mensuel, l’important est d’être ACTEUR/ACTRICE de son apprentissage. Prendre le temps de se plonger dans ses notes, de surligner, de reformuler, de faire des recherches, de se poser des questions... Elle est là, la recette de la réussite !
Si tu te sens un peu perdu.e sur les méthodes à adopter et surtout sur quels aspects tu devrais améliorer ta façon de travailler, tu as mon Quiz “Quel étudiant es-tu ?” et qui te permettra d’en savoir plus sur tes forces et tes faiblesses. Tu recevras aussi des conseils adaptés à ton profil, profil inspiré de l’évolution du mythique Sangoku, héros de la saga Dragon Ball Z !
PEACE ! ✌️